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Big Blond Girl's Blog

Essais de récits

Alors voilà, depuis que je suis petite, j'ai toujours beaucoup lu. Mais je ne m'arrêtais pas là : il m'arrivait aussi d'écrire des petits bouts de textes, la plupart du temps dans le but de faire un long roman, mais je m'arrêtais toujours aux premières pages. Je voulais donc partager ces petites histoires. Vous pouvez les lire, les critiquer via commentaires, et même si vous voulez les continuer et nous faire partager vos suites... libre à vous !

 

DRAGONS ?  (écrit à 10 ans)

 

Andrews était à l’époque un jeune garçon de 12 ans. Curieux de tout, inventif et plein d’humour, il était très apprécié de sa sœur et son père. Il vivait tranquillement dans une petite maison, à Marseille. Mais un jour, alors qu’il venait de rentrer du collège, son destin bascula.

 

Chapitre 1

 

            Andrews marchait tranquillement sur le chemin du retour. Il revenait de l’école, il était donc environ cinq heures. Il passa par un chemin dont il était le seul à connaître l’existence, qui passait tout près de la côte. Comme d’habitude, il s’arrêta un instant sur le muret de pierre. Il observait le flux et le reflux des vagues qui tapaient contre la pierre ocre, quand soudain son téléphone sonna. Il ne l’entendit pas tout de suite, aussi il eut tout juste le temps de le sortir de sa poche. C’était sa sœur. Elle avait l’air paniqué :

« Andrews ? C’est Sarah. Il y a un problème à la maison. Dépêche-toi de rentrer ! »

Et, sans lui en dire plus, elle raccrocha.

Le jeune garçon, surpris par sa sœur, qui ne paniquait la plupart du temps que lorsqu’elle était en retard pour un rendez-vous, courut jusque chez lui, car le chemin qu’il avait emprunté n’était pas le plus rapide.

            Quand il arriva devant sa porte, il vit sa sœur qui était assise sur les marches du perron. Elle se leva brusquement, prit son petit frère par la main et l’entraîna à l’intérieur de la petite maison. Là, allongé sur le canapé, son père tourna la tête. Il avait une œil au beurre noir, trois grandes griffures sur la joue et une jambe recouverte d’un drap, à l’origine blanc, qui était maintenant rouge pâle.

« Qu’est-ce qui t’est arrivé ? s’exclama Andrews, horrifié par ce spectacle.

-Vous…vous ne comprendrez pas… » S’efforça d’articuler l’homme qui avait été, ce matin encore, quelqu’un de joyeux et de gai. 

Andrews voulut répliquer, mais il ne trouvait ni les mots ni la force.

 

            Ce soir-là, les deux enfants aidèrent leur père à s’installer dans son lit. Puis ils revinrent dans le salon. Tout deux assis sur un gros coussin, ils parlaient de leur père.

« A ton avis, qu’est-ce qui lui est arrivé ? demanda Sarah.

-Moi, je pense que son patron lui a demandé, encore une fois, d’aller livrer un colis chez des gens, et que ces gens avaient trois féroces chiens !

-Ne dis pas n’importe quoi ! Il n’est pas allé au bureau aujourd’hui.

-Comment tu le sais ? C’est lui qui te l’a dit ?

-Non.Je suis passée par là-bas, en revenant, du coup je me suis dit que je pourrais aller le voir, mais il n’y était pas. Sa secrétaire m’a dit qu’il avait pris deux jours de congé.

-Ah bon ? Il ne nous en a pourtant pas parlé…

-Non. Et j’ai l’impression qu’il ne nous a pas caché que ça…Regarde ce que j’ai trouvé par hasard sur sa table de chevet. »

Tout en parlant, elle sortit de la poche de son short un morceau de papier aux cotés noircis. Sur un côté, était écrit un numéro de téléphone. Sur l’autre, figurait des initiales : « F B ».

« Mais, c’est les initiales de son patron ! Il s’appelle Fabrice Blanc !

-Oui, mais ça m’étonnerait que ce soit lui.

-De toute façon, il n’y a qu’une seule façon de le savoir : l’annuaire ! »

Ainsi, ils passèrent plus de deux heures à chercher dans le gros livre jaune le noms dont les initiales seraient F et B, et dont le numéro de téléphone correspondait à celui inscrit sur le papier carbonisé.

            Quand ils trouvèrent enfin, il était vingt-deux heures quarante-cinq.

« Ca y est ! Je l’ai ! cria Sarah. Il, ou plutôt elle, s’appelle Françoise Breton. Elle habite sur la Cannebière, ce n’est pas très loin. Demain, j’irai faire un tour !

-Et, bien sûr, je t’accompagnerai ! »

 

            Le lendemain matin, tous deux prirent leur petit déjeuner, puis ils partirent en laissant un petit mot sur la table de chevet de leur père, comme quoi ils reviendraient dans maximum deux heures. Sur le chemin, ils achetèrent deux croissants, pour compléter leur rapide petit déjeuner.

            Ils longèrent la Cannebière, jusqu’au numéro 13. Là, se trouvait une porte verte assez grande. Sur le côté, était affiché un petit écriteau doré où il était écrit :

 

FRANCOISE BRETON

 

SPECIALISTE EN DRAGONOLOGIE

 

« Génial ! Papa va chez des fous maintenant ! s’exclama Sarah .

-Mais non enfin ! Ce n’est pas une folle, c’est une dame qui étudie les dragons ! répondit calmement  Andrews.

-Oui, c’est-à-dire que si à la place de SPECIALISTE EN DRAGONOLOGIE était écrit SPECIALISTE DU MONDE IMAGINAIRE DE PETER PAN, ça n’aurait absolument rien changé ! »

Le jeune garçon aurait voulu répliqué, mais au moment où il ouvrit la bouche, la porte verte s’ouvrit et les enfants purent découvrir une femme d’une cinquantaine d’années, assez grande, les cheveux poivre et sel et de grands yeux verts. Elle portait des habits très simples, un jean et un T-shirt du même vert que la porte.

« Bonjour. Que me vaut cette visite ? 

-Bonjour…connaissez-vous notre père ? demanda timidement Sarah.

-Votre père ? Un homme brun, yeux bleus, assez grand ? Oui, il est venu me voir hier après-midi. Le pauvre était bien amoché…pourquoi cette question ? »

Les enfants se regardèrent.

« Non, juste par hasard. Merci, et au revoir ! »

Mais alors que Andrews et sa sœur aient fait un pas, la pluie se mit à tomber, très forte.

Alors qu’ils s’apprêtaient à courir jusque chez eux, Mme Breton, qui n’avait pas refermé sa porte, prit par le bras les enfants déjà trempés et les fit rentrer à l’intérieur de chez elle.

Il y faisait chaud, mais c’était agréable, quand on vient de se faire surprendre par la pluie.

            Françoise leur tendit deux serviettes et deux peignoirs, trop grands, certes, mais très agréables. Ils se changèrent, troquant leurs vêtements trempés contre le peignoir chaud et sec. Sarah, en attendant son frère, regarda autour d’elle. La maison était faite de pierres aux couleurs pâles, dont certaines, la plupart dans le couloir où se trouvait l’adolescente, n’étaient pas recouverte. Dans la salle de bain, les murs étaient décorés par des gravures de dragons, dont une devait faire au moins le double des autres, c’est-à-dire qu’elle devait mesure environ un mètre. Plus loin, à environ deux mètres cinquante, un escalier sombre descendait jusqu’à ce qu’il semblait être la cave. De l’autre côté du couloir, un escalier en bois montait à l’étage supérieur.

            Prise de curiosité, Sarah grimpa prudemment les marches abruptes. En haut, il y avait encore un couloir, dont le sol était du même bois que l’escalier. En bas, une porte claqua. Elle sursauta. C’était son frère qui avait fini de se changer.

« Andrews ! Andrews ! Monte, je suis là-haut ! » chuchota la jeune fille.

Sans un bruit, Andrews la rejoignit.

« T’es folle ?! Et si la vieille arrive ? T’y as pensé ?

-Aucun risque, pour l ‘instant, elle croit qu’on se change ! assura Sarah.

-Ben oui, mais après ? se demanda Andrews. »

Sa sœur lui fit signe de se taire. Doucement, les deux enfants avancèrent sur la moquette aux couleurs vives. Dans le couloir, il y avait trois portes. Ils ouvrirent les deux premières : c’était un débarras et la chambre de Mme Breton. Puis, ils ouvrirent la troisième porte… et découvrirent une sorte de laboratoire. En effet, il y avait toute sorte de tubes, et d’autres choses dont les enfants ne connaissaient pas l’identité. Ils en firent le tour, mais furent surpris par une sorte de grognement sonore. Vite ! Il fallait qu’ils trouvent une cachette ! En courant, Andrews fit tomber un tube à la contenance gazeuse. Il pesta contre sa maladresse, puis, juste au moment où la maîtresse des lieux ouvrait la porte de la pièce, il sauta sous un fauteuil avachi. Il était temps !

Sans savoir que des intrus s’étaient glissés dans la pièce, Françoise Breton s’avança rapidement vers une porte que ni l’un ni l’autre n’avaient repérés, camouflée dans la tapisserie mauve clair de la pièce. Elle y pénétra avec un peu de mal, car l’ouverture était très étroite. Pendant quelques instants, il n’y eut plus un bruit. Les enfants retinrent leur souffle. Puis la grande femme reparut dans l’entrebâillement de la porte, avec un bout de son T-shirt légèrement brûlé. C’est à ce moment-là que Sarah éternua. Comme il n’y avait aucun bruit dans la pièce, mis à part celui que faisaient les bulles incolores des tubes qui éclataient à la surface, le bruit fut très sonore. Françoise leva la tête, intriguée par ce bruit si étrange dans une salle où elle était censée être seule. Elle fit quelques pas, et quand elle arriva devant la cachette de Sarah - une pile monstrueuse d’objets en verres – son téléphone sonna. Ouf ! Sauvés !

Ne sachant plus que faire, les enfants, voyant que Mme Breton était de dos, plusieurs tables plus loin, rampèrent jusqu’à la porte restée ouverte et coururent vers l’étage inférieur. Essoufflés, ils reprirent leur souffle, les mains sur les genoux. C’est alors qu’une petite boule de poils sur pattes sortit de la pièce principale. Elle s’avança jusqu’à Andrews qui, surpris, fit un saut en arrière. Puis, quand il se rapprocha il vit que ce n’était en fait qu’un Bichon dont les poils n’avaient pas étaient coupés depuis un certain temps. Il caressa la touffe de poils qui se dressaient sur sa petite tête.

« Il s’appelle Sprit, dit une voie derrière lui. Je sais, c’est un nom spécial, mais à l’époque, mon mari y avait absolument tenu. »

Andrews se retourna. Françoise était là, au milieu de l’escalier.

« Excusez-moi madame, mais où est votre mari ? demanda le jeune adolescent. Est-il ici ? »

Ces mots prononcés, leur hôte ouvrit de grands yeux, et faillit tomber dans l’escalier. Puis elle le descendit, et, comme un somnambule, se rendit directement dans une salle qui semblait être le salon. Les ados la suivirent, tandis qu’elle marchait devant eux.

Mme Breton se laissa tomber sur un canapé rouge sombre, devant une table basse en verre. Dessus, était posée une bouteille de Whisky Ecossais. Elle saisit la bouteille et en remplit un verre, qu’elle but d’un trait, puis se resservit.

« Je…je suis désolé…je ne voulais pas vous offenser…s’excusa Andrews.

-Ho…ce n’est pas ta faute…ça me prend des fois…mais asseyez-vous je vous en prie… »

Sur ce, le jeune garçon s’assit docilement.

Sarah, restée debout, observa un moment un cadre doré posé sur la cheminée. A l’intérieur, il y avait la photo d’un homme asiatique d’une trentaine d’année, les yeux légèrement bridés et le tain mat. Il était très bel homme. A ses côtés, se tenait, un grand sourire aux lèvres, une Françoise bien différente de celle assise sur le divan. Sur la photo, elle était bronzée, et ses longs cheveux blonds faisaient ressortir ses grands yeux verts.

« C’est lui, sur cette photo ? demanda l’adolescente.

-Oui. Il était beau, hein ? A l’époque, nous avions tous deux trente-deux ans. Cette photo a été prise près des chutes du Niagara. Nous avions séjournés là-bas trois semaines. »

Puis, elle dit d’une voix plus assurée, après avoir fini son deuxième verre :

« Il ne vous a parlé de rien, votre père, n’est-ce pas ? J’ai fait la même bêtise avec Yin, et ça lui a coûté la vie.

-Comment est-il…mort ? Questionna timidement Andrews.

-Ho, c’est une longue histoire…répondit Mme Breton »

Puis, voyant que les enfants ne bronchaient pas, elle commença son récit :

« Nous étions le 23 mars 1993, trois jours avant notre anniversaire de mariage. Alors que nous préparions une fête pour nos cinq ans de mariage, mon patron m’a appelé en me demandant d’aller au Groenland, pour aider à la capture d’un dragon vivant là-bas. Comme c’était très rare que Mr Blanc me le demande, j’ai dû accepter, contre les protestations de mon époux. Ce qui était normal, quand on songeait que je l’avais déjà laissé trois fois pendant  le mois, et plus d’une douzaine de fois depuis le début de l’année. »

Françoise marqua une pause, et Andrews en profita pour questionner son hôte :

« Excusez moi, mais vous avez bien dit Mr Blanc ?

-Oui, pourquoi cette question ?

-Et bien, notre père a le même directeur que vous… Travaillez-vous ensemble ?

-Nous avons travaillé ensemble il y a quelques années de ça. Votre père était – et je pense qu’il l’est toujours – un grand homme du métier. J’aimais travailler avec lui. Mais laissez-moi finir mon histoire.

            «Je devais donc laisser mon mari encore une fois, en pleins préparatifs pour notre anniversaire. Bien sûr, ça me brisait le cœur, mais je n’avais pas le choix. Je partis donc le lendemain, en avion, pour le Groenland. Ma mission fut une réussite, ainsi j’ai ramené le dragon, en m’absentant seulement une semaine. Mais en revenant, alors que je me préparais à fêter notre mariage, mon mari avait disparu. Un voisin m’a appris qu’il était parti juste après moi, mais il n’était pas revenu.

            « Une dizaine de jours plus tard, j’ai reçu un courrier de mon patron. Il parlait de Yin. Quand je l’ai lu, mon cœur s’est comme arrêté.

 

Chère Mme Breton

 

J’ai le regret de vous annoncer que votre époux, Mr Yin Stein, a été retrouvé sur la côte Groenlandaise,

Un bras manquant, dans une grotte à une dizaine de kilomètres de la où vous avez logé.

Il essayait sûrement de vous suivre, mais il a été surpris par un animal dont vous connaissez certainement l’identité pour l’avoir capturé par la suite.

Vous aurez donc droit à trois semaines de congé, pour le deuil de votre défunt.

 

Avec mes plus sincères condoléances,

Mr Fabrice Blanc,

Directeur des laboratoires de dragonologie »

 

            La lettre que Françoise avait sortie de sa poche était d’un blanc éclatant, mais de larges auréoles indiquaient que la personne qui l’avait reçu avait beaucoup pleuré. Quand elle eut finit de lire, une larme tomba sur le papier, et vint éclater en sa surface, comme tant d’autres l’avaient imité, il y a bien longtemps de cela. Comme elle ne disait plus rien, les enfants se dirigèrent lentement vers la salle de bain où étaient restés leurs habits, se changèrent en vitesse, puis, après avoir remercié la maîtresse des lieux pour son hospitalité, ils prirent congé, et sous la pluie battante, coururent jusque chez eux.

 

GOUTTES (écrit à 15 ans)

Une goutte. Puis deux. Des milliers de minuscules gouttes qui tombent sans cesse dans les feuilles des grands arbres de la forêt. Autant de gouttes que d’arbres, autant d’arbres que d’étoiles dans le ciel noir de la nuit glaciale d’hiver. Là, derrière le carreau embué du deuxième étage de cette petite maison que l’on aperçoit, si l’on regarde attentivement la clairière, au loin, un visage pâle. Un visage jeune, aux traits creusés, aux yeux noirs scrutant l’obscurité. Des yeux qui en disent long sur un passé difficile. Une petite main blanche et osseuse qui retient une mèche de cheveux noirs. Une rose rouge est posée sur une petite table non loin de l’enfant,  un mot accroché à la tige est tâché de sang : la petite s’est piquée à la fleur sauvage. Une larme coule le long de la joue sans couleur. Une larme qui ne s’arrête pas de couler, qui dégringole jusqu’au menton pour enfin être aspirée par le coton de la chemise de nuit immaculée. Les gouttes rampent fébrilement le long de la fenêtre. L’enfant ne bouge pas. Cela fait plusieurs heures qu’elle est assise là, qu’elle ne fait aucun mouvement. Elle est plongée dans ses tristes pensées, dans ses souvenirs tous jeunes d’enfant. Elle est seule dans cette petite maison, seule face à la vie, une enfant sortie de l’enfance par un accident d’adulte. Une enfant que l’on plonge dans la mer de la vie trop tôt.  Une enfant assise devant une fenêtre donnant sur une clairière au milieu d’une forêt perdue dans un pays inconnu d’elle et du monde. Une enfant seule ne peut rester enfant.

MYSTERES EN ECOSSE 1 (écrit à 10 ans)

 

     Pour les vacances scolaires, Jack et Philippe Maltez partent en Ecosse chez leur tante. Le départ est prévu pour le lendemain, et toute la famille s’active, sauf Thèbes, le grand labrador, qui dort dans sa niche; lui aussi, il va partir avec ses petits maîtres. Maman et papa s’occupent des valises, tandis que Phil et Jack prennent quelques jouets. Ils sont très excités, car c’est la première fois qu’ils partent en voyage sans leurs parents.

       Le lendemain, à 8 h00 précise, tous le monde était dans la voiture, les valises dans le coffre et la ceinture attachée. « Le train arrive à 10h00, dit maman. Le temps de prendre vos tickets, d’acheter un ou deux livres et d’embarquer, il devra être 9 h 45. » Aussitôt dit, aussitôt fait: les tickets en poches, les livres sous les bras, l’heure des adieux est venu: entre les embrassades et les câlins, on ne s’en sortait plus. Puis, le «tchooouuu » sonore retentit et le train commença à avancer. Les bras et les mouchoirs se levaient.

       Cela faisait très longtemps maintenant qu’ils étaient parti, et il faisait  nuit. Thèbes s’était endormi sur les genoux de Phil, de même que le jeune garçon. Quand à Jack, allongé sur sa couchette, il lisait un roman de Jules VERNE.

       Le train avait roulé toute la nuit, et la petite gare d’Aberdeen approchait. Nos deux garçons dormaient à point fermé, quand Thèbes se mit à aboyer: la gare était là, à quelques dizaines de mètres du train.

Quand le train freina, Phil et Jack était déjà fin prés pour aller affronter le froid écossé.

La grande porte de sortie était située à la fin du wagon numéro 8. Après avoir traversé les trois wagons séparant le 5ème et le 8ème, Phil, Jack et Thèbes franchir la porte et virent des dizaines de personnes entrer et sortir du train, et d’autres qui attendaient. Parmi elle, les trois amis remarquèrent une femme particulièrement bien habillée. Et, à leur grand étonnement, elle avait une ardoise avec écrit: Jack et Philippe Maltez.

       Après s’être échangé des bisous et dit quelques mots, leur tante les emmena devant la voiture la plus grosse et la plus belle que Jack et Phil n’est jamais vu (c‘était une Roll Royce). Quand au chien, il se montra indifférent et se contenta de sauter dans le coffre, haut et spacieux.

       Pendant le voyage, champ et village défilait devant les regards joyeux des touristes. Thèbes, lui, c’était endormi.

       Soudain, Hélène Leduc (car tel était son nom) vira rigoureusement vers la gauche, où apparu un portail gigantesque, haut de trois éléphants, et large de quatre cobras bouts à bouts. La jeune femme sortie de son sac une clochette, qu’elle remua plusieurs fois, puis, sans un mot, attendit. L’attente ne fut pas longue: quelques minutes après, un homme, habillé de noir et blanc, surgi de nulle part. Il ne mit pas longtemps à ouvrir le portail.

       Une fois entrée, la voiture se gara derrière un château monstrueux fait de pierres grosses comme un bras d’homme. Prés de la porte d’entrée, Phil aperçu un écriteau: « CRAIGIEVAR CASTLE, 1850 ».

« Et bas dit donc, tata, c’est le grand luxe chez toi !

-Contente que ça te plaise ! »

       Une fois sorti de la voiture, la petite famille monta quelques marches et arrivèrent devant une porte énorme faite de bois. Après l’avoir franchit, ils pénétrèrent dans un hall immense. Le sol était orné de tapis de couleurs, les murs de tapisseries et le plafond de lustres. Un peu plus loin, on pouvait voir une porte, qui menait au salon, et, de l’autre côté, un rideau rouge feu attirait l’attention. Thèbes fut le premier à le remarquer et, suivi de toute la bande, le traversa. C’était la salle à manger. Au milieu de la pièce, on pouvait voir une table de plusieurs mètres de long et un lustre la surplombant. En sortant de la salle, Jack remarqua un escalier de marbre qui montait un peu plus haut. Il se dirigea par là, quand sa tante le rappela: « On peut monter, si tu veux, mais pas avant d’avoir pris vos valises, ça nous fera un voyage en moins. »

       Chaque enfant tenait une valise à la main, aidé par un domestique. Arrivé au bout des marches, les deux frères virent quatre portes: une était la salle de bain, une autre la chambre d’Hélène, et les deux qui restaient, leur chambre à eux. « Vous pouvez choisir n’importe la quelle, elles sont pareils. Je vous est fait installer une porte entre les deux, cela peut peut-être être utile pour vous, histoire de ne déranger personne en marchant dans le couloir. La salle de bain est libre à partir de 9h00:je ne me lave jamais après 8h45. Bon. Vous avez jusqu’à 11h30 pour être fin prés,  j’ai des invités. »

       Cela faisait une demi-heure que leur tante était partie, et les deux garçons n’étaient toujours pas prés. Chacun dans sa chambre, allongés sur leur lit, ils pensaient à leurs parents, et toutes les choses qui pourraient leur arrivé. Après tout, ils étaient dans un château! Ils auraient pu continuer encore longtemps à rêver si la femme de ménage n’aurait pas frappé à leur porte en disant: «Mme Leduc m’envoi vous dire qu’elle vous attend, et qu’elle aimerait que vous vous dépêchiez ». Elle était assez jeune, et elle était très jolie. Elle ne devait avoir pas loin de vingt ans. Quand elle fut partie, Jack déboucha dans la chambre de son frère, où dormait paisiblement ce gros fainéant de Thèbes, qui fut réveillé en sursaut. Comme par magie, Phil était sur le point de faire la même chose. En une demi-seconde, les frangins étaient habillés, et ils descendirent quatre à quatre les marches de marbre, suivi du labrador. Arrivé derrière le rideau, ils refirent une dernière fois leur nœud papillon et franchirent le rouge feu du rideau .De l’autre côté, assis autour de la table, se trouvait une dizaine de personne plus ou bien habillé, qui discutait. En apercevant les trois nouveaux venus, ils se mirent à chanter et rire autant qu’ils le purent. Nos trois amis virent une place à chaque extrémité de la table. Un couvert en argent y était plaçait.

       Le repas fut agréable. Les invités étaient assez gentils, sauf un, du nom de Bernard Lemoine, qui était un peu sinistre. Après être sorti de table, les trois amis se faufilèrent dans le garage, où ils trouvèrent une voiture de golf, comme leur avait dit leur tante. Idéal pour explorer un jardin de plusieurs hectares! Jack se mit au volant, Phil à côté de lui et Thèbes derrière.

       Après environ une heure d’exploration, les trois compagnons arrivèrent au niveau d’un lac. Juste devant, on pouvait voir un arbre immense qui surplombait l’eau bleu. Intrigué par ce beau paysage, Les jeunes gens avancèrent un peu plus près et remarquèrent que dans l’arbre, il y avait une cabane. Faite de planches, c’était l’endroit rêvé d’enfants de dix ans! Ils descendirent de la voiture, et aperçurent une échelle qui pendait dans le vide, et qui sortait de la cabane par une trappe. Bien décidé à l’explorer, Phil et Jack s’apprêtaient  à escalader l’échelle quand Thèbes se mit à aboyer; il avait flairait quelque chose. Pris de panique, les deux frères se jetèrent derrière un buisson au pied de l’arbre. Thèbes, lui, se faufila à travers les feuilles pèle mêle sur le sol et ne bougea plus. Quelques minutes plus tard, une silhouette avançait vers eux. C’était un enfant d’environ quinze ans, qui était grand et très massif. Par rapport à eux, ils ne faisaient pas le poids: deux enfants de dix ans qui se font battre par des fourmis et un chien qui est le record de froussardise contre un mec super costaud de quinze ans, c’est déjà perdu!

Alors, bien tapis dans leur coin, ils préféraient l’observer de loin que de se mesurer à lui. Il était arrivé en haut quand il redescendit aussitôt: il portait une carte à la main. Par chance, il n’avait pas remarqué la petite voiture, camouflé par les longues branches de l’arbre. Doucement, Phil, Jack et Thèbes regagnèrent la voiture et s’en allèrent sans un bruit. 

       Plusieurs heures après, le soleil s’était couché et la nuit tombait. La petite famille s’était réuni autour du feu, et buvait du chocolat chaud. Il faisait froid, mais le chocolat les réchauffait. Le feu crépitait dans la cheminée quand Thèbes tendit l’oreille. Il y avait du bruit à l’étage. Sans le moindre bruit, la petite troupe monta les marches une à une. Le bruit venait de la chambre d’Hélène. En passant le pas de la porte, les jumeaux sentir un frisson le long de l’échine. Tout près de la fenêtre qui donnait sur le jardin, une silhouette, très grande, s’apprêtait à sauter !  Elle avait dans la main un objet qu’on ne pouvait identifier car il n’y avait aucune source de lumière. A cette vue, la jeune femme poussa un hurlement et les enfants, suivies de leur chien, descendirent les escaliers en courant. Mais ils n’allaient pas se laisser faire!  Munis d’une bassine, ils sortirent de la maison et se dirigèrent vers le tuyau d’arrosage, où ils la remplirent. Puis, à toute vitesse(mais pas trop quand même, car la bassine était assez lourde),ils se dirigèrent vers la fenêtre.

 

MYSTERES EN ECOSSE 2 (écrit à 10 ans)

Jack et Philippe son deux frères. Je vais vous raconter les vacances qu’ils on passer chez leurs leur tante, qui habite le Château de « HUNTLY CASTLE » , en Ecosse.

     Pendant que sa mère s’occupe de ses valises, jack se faufile à la cave. Quelques minutes plus tard, il remonte l’escalier, un vieil appareil photo à la main. Phil l’ayant rejoint , il  dit :

« Regarde ce que j’ai trouver, il est peut-être un peu vieux, mais il ferra l’affaire. »

      Les valises enregistrées, les enfants sont prêts à monter dans le train, quand leur mère les interpelle : « Mes chéris, voilà vos tickets. Vous êtes le compartiment numéro 24. Prenez soins de  vous et  ramenez- nous plein de photos ! »

Quand le « tchouuu » sonore retentis. Les deux garçons virent le mouchoirs blanc de leur mère se lever, puis, plus rien, juste le petit point rouge que formait la gare.

      Il était maintenant 21 H. Phil dormait, et son frère lisait un documentaire sur le monstre du Loch Ness.

      Au petit matin, Phil était déjà sur pied. Il avait laisser un mot comme quoi il était aller prendre son petit déjeuner, au cas où  son frère se réveillerait. Quand il revint, deux plateaux dans les mains , vit Jack, assis sur sa couchette, le mot à la main : « Merci, dit-il ».

      Leurs croissants avalés, leur jus d’orange siroté, ils se rendirent sur le balcon, à l’arrière du train. Il y avait un ciel gris, emplis de nuage sombres. Jack s’était fait un ami, Marc, avec qui il disputa une partie de carte. Tandis que Phil, lui avait décidait de parler avec le co-pilote.

       Le trajet se passa sans souci, jusqu’à leur arrivé à Aberdeen. Là, dans cette petite gare écossaise, se trouvait une centaine de personnes. Ils ne remarquèrent pas tout de suite leur tante. Il faut dire que habillé comme elle était, nos amis ne l’auraient pas reconnu si elle n’avait pas apporté une ardoise avec écrit :Philippe et Jack PORTER.

       Après la naturelle séance d’embrassade, Les deux enfants pénétrèrent dans la plus belle voiture qu’il n’est jamais vu : une Rolls Royce rouge et noire. Pendant  le voyage à travers villes et campagnes, Hélène Macduck, car tel était son, avait demandait si ses neveux avaient apporté leur chien. « Zut ! s’écria Phil. Je l’avais complètement oublié, celui-là ! »

       Plusieurs heurs sont passées, et la pluie commençait à tomber. Quand tout à coup, la conductrice tourna un bon coup vers la gauche. Là se trouvait un portail aussi haut que quatre éléphants les uns sur les autres, et aussi large que deux serpents bout à bout.

       Après plusieurs coups de klaxon, trois personnes, habillées de blanc, accoururent.

La Rolls avança doucement et, à travers le brouillard, les deux enfants aperçurent un château entièrement fait de pierres .Il était entouré par plusieurs hectars de prés. « Venez, je vais vous montrer vos appartements, ainsi que le reste du reste du château. »

 

LES AVENTURES DE CLARA (écrit à 8 ans)

                                               Chapitre 1:une vie tout à fait normale…

 

Je m’appelles Clara, j’ai neuf ans et j’habite à Vauvenargues, une petite commune près d’Aix en provence.

Aujourd’hui, nous sommes le premier lundi des vacances de Noël. J’avales mon petit déjeuné à toute allure:pendant la nuit, il a neigé, et moi, j’adore ça!Après m’être habillés , lavé les dents et brossé les cheveux, j’ouvre la porte-fenêtre du salon, saute dans l’épaisse couche blanche qui recouvre la terrasse.

Quelques secondes après m’avoir rejoint, mon frère(car j’en est un)est déjà couvert de neige,

tandis que mes parent se prélasse en amoureux devant le feu.

Mon frère et moi avons commencer une bataille de boule de neige, quand maman nous appelle:

-          Les enfants, ça vous direz d’allez faire une promenade dans la montagne? Il y a sûrement beaucoup plus de neige qu’ici!

-          Ho, oui, ho oui, ho, oui, crie-t-on en cœur.

Quand tout le monde est près, j’ouvre la porte et sors.

Dehors, la neige a tout recouvert:les balcons sont tout blancs, les toits des maisons, les arbres, la rue aussi…C’est un spectacle magnifique.

 Aucune voiture n’est encore passé.

Au coin de la rue, j’aperçois un merle, posé sur la branche d’un platane enneigé.

Plus haut, un autre, et à coté de lui, encore un autre…

Arrivé au début du chemin qui traverse la montagne, je m’élance comme une folle et je m’arrête devant un des arbres le plus grand de la forêt:

         -Regardez comme il est beau quand il est plein de neige!

         -Il est plein de neige, il est plein de neige, répète mon frère.

         -Attention les enfants !, hurle papa en nous prenant chacun sous un de ses gros bras musclé.

On peut dire qu’on a eu chaud!Une énorme masse blanche vient de tombé dans le fossé qui mène à un champs, disons 15 mètres plus bas.

        -Vous ferez attention la prochaine fois?! Demande maman d’un air en colère.

        -Oui maman, répond mon frère(est-ce que je vous est dis qu’il s’appelle Théotime?)

Etonné de ne pas entendre le son de ma voit, papa et maman se retourne, et me voient discuter avec un écureuil!

Théotime accoure, suivit par nos parent qui ont la bouche si grande ouverte qu’un petit oiseau peut y entré.

Justement, un oiseau passant par là leur adresse la parole:

        -Bonjour, dit-il poliment.

        -B...bon…bonjour! répondit papa, tandis que maman se caché derrière lui.

 

 

BUT ! (écrit à 12 ans)

Chapitre 1: Debout !

 

            Nous menions 2-1. Les deux équipes couraient d’un côté à un autre du terrain. Mince ! Joré, l’ailier droit, s’est fait mal à la cheville en taclant un joueur adverse. Il sortit du terrain sur un brancard et se fit remplacer par Mistoufle, assis à mes côtés. Bien sûr, il était moins rapide et stratégique que celui qu’il remplaçait, mais il était bon dribleur et très endurant. Il ne restait que quelques minutes quand l’arbitre siffla un penalty pour l’équipe adverse. Se fut Bazzo, le chef de l’équipe, qui le tira. Un tir sec en hauteur mais bien visé. Le gardien sauta pour intercepter la balle mais celle-ci lui échappa et finit sa course au fond des cages. Il y avait donc 2-2. Au moment où la balle repartait d’une course folle, Flibuste, l’attaquant adverse, tacla Lebrac, qui s’écroula de tout son long.

Malgré le carton jaune que lui infligea l’arbitre, Flibuste lança au blessé un sourire narquois. Le pauvre Lebrac, qui saignait au genou, sortit, lui aussi, sur une civière. Mais cette fois-ci, se fut moi qui le remplaça. Je tirai le coup franc, le manquai, puis la partie reprit. A chaque fois que je recevais la balle, je tentais une attaque, mais la défense adverse avait plus d’un tour dans son sac; je repartaistoujours sur les talons d’un défenseur. Non. Pas cette foi-ci. Je courais, balle aux pieds, sans jamais me la faire intercepter. Et puis là, devant moi, se dressèrent les cages, protégées par leur gardien. Elles paressaient impénétrables. J’étais seul, face à elles. J’armai, tirai, retins mon souffle…

        « Blagnac! Debout! »

Ce cri fut d’abord très lointain, puis il devint de plus en plus fort et net. J’ouvris les yeux, et j’en vis trente et une paires me regarder en rigolant. Les plus proches était ceux de M. Ducable, le professeur de technologie. J’avais donc rêvé. Dommage…

« Blagnac, pouvez-vous s’il vous plaît nous rappeler ce que je viens de dire ?

-Oui.

-J’écoute ?!

-Vous venez de dire: j’écoute ?! .

-Carnet! Vous passerez votre mercredi après-midi à copier cent fois: je ne dois ni dormir en classe ni répondre à mon professeur des âneries stupides. Il me les faudra quand vous sortirez. Entendu ?

-Je ne suis pas sourd !

-Je rectifie: vous m’en ferez deux cents.

 

 

 Chapitre 2: La récré

 

        La sonnerie retentit. Je sortis de la salle d’histoire / géographie en courant, sans entendre les quelques conseils que donnait Mme. Globe à un groupe d’élèves pour bien réussir le contrôle qui aurait lieu le lendemain. Alors que je passais devant une salle quasi-vide, un 3ème -Dezait- en sortit et me fit un croche-pied. Je ne tombai pas, mais mon cartable, que j’avais lâché pour m’accrocher à la rampe, dégringola les escaliers et finit au pied d’un professeur. Je descendis vite, car trois petits 6ème commençaient à fouiller dans les nombreuses feuilles qui étaient sorties du sac, déchiré par le trop-plein d’affaires qui s’y entassait. Je descendis les marches quatre à quatre, sous le rire de Dezait et le regard accusateur du professeur qui m’observait. En fait, ce n’était autre que le CPE de mon collège, qui me donna une autre retenue mercredi. Je passerai donc TOUTE mon après-midi en permanence.

        Ce soir-là, je le passai dans ma chambre, sans avoir mangé quoi que ce soit, et tout ça à cause du CPE et du prof de techno.

        Après m’ être assuré que mes parents, dans la chambre d’à-côté, et mon frère, celle d’après, dormaient, je sortis de la mienne, descendis les escaliers et entrai dans la cuisine. Là, dans le four, encore tiède, reposait le poulet qu’avaient entamés les trois autres, seulement une heure avant. Avec le plus de discrétion possible, j’ouvris la porte, posai la viande sur une assiette, l’assiette sur un plateau, je pris une canette de coca dans le frigo, la posa, elle aussi, sur le plateau, puis je remontai dans ma chambre, et là, confortablement installé sur mon lit, commençai mon festin.          

 

  

Chapitre 3: Mercredi

 

        Nous étions mercredi. Il était 8 h 00, et je ne commençais les cours qu’à 9 h 45, car M. Rebond était malade, et je devais commencer la journée par 2 h d’E.P.S.

        Je passai une heure et demie de mon temps libre à regarder un film, puis, pendant le quart d’heure qui restait, je me suis habillée, brossée les dents, mis mes chaussures, puis je

partis à vélo en direction du collège. Là, je retrouvai François, Marie, Alexandre et Océane, tous assis en cercle à discuter joyeusement. Je m’assis entre François et Océane, mais la sonnerie sonna, et je dû me relever.

        En salle 28, la même salle que la veille, l’ambiance était tendue, et tous les élèves étaient penchés sur leur DS. Une heure passa, puis deux, et, enfin, la sonnerie se mit à retentir, comme à son habitude. En sortant, les élèves délégués, François, mon meilleur ami, et Charlotte Dezait, la petite sœur du troisième, ramassèrent les devoirs et les déposèrent sur le bureau de Mme. Globe. Elle trépignait d’envie de mettre un zéro à toute la classe, sauf à Charlotte, qui était sa chouchoute, comme la plupart des autres professeurs.

        François me rejoignit devant notre casier, où je récupérais mon goûter. Nous allions chercher nos vélos, puis nous sortions par le grand portail de l’entrée. François et moi étions voisins depuis que nous avions huit ans. J’étais dans le camion de déménagement, je dépassais à peine le tableau de bord. Entre François et moi, ça s’est passé très vite…

« Salut , m’avait-il dit.

-Salut , j’avais répondu.

-T’es nouveau dans le quartier ?  m’avait-il demandé.

-Ouais.

-J’ m’ appelle François, et j’habite ici depuis deux ans. Et toi ? »

La discussion s’est prolongée, et puis François m’a présenté Aurélien, un voisin qui était parti quelques mois après ça.

C’est tout. Depuis ce jour, on était copains, meilleurs copains même.

        Et ce jour-là, ce mercredi 23 du mois de janvier, j’allais manger chez lui, parce que mes parents étaient partis au Canada pour le reste de la semaine. Mon frère, lui, était chez ma grand-mère, où je resterais en sa compagnie jusqu’à leur retour.

        Alors que nous dévalions la pente du cimetière, un chat passa devant mon vélo en courant. Comme je ne l’avais vu qu’au dernier moment, je ne freinai qu’au dernier moment, et…

GNNNNIIIIII ! Je passai par-dessus mon vélo. Ma chute avait dû être spectaculaire, mais je n’eus pas le temps de le demander à François: il était déjà partis en courant mettre les vélos sur le trottoir. Il me releva avec difficulté et mis un bras sous le mien. En courant presque, il me traina vers la porte de sa cuisine. Là, Laurence, sa mère, était en train de préparer un poulet qui sentait merveilleusement bon. La seule chose dont je me souvenais, c’était l’air effrayé qu’avait pris Laurence quand elle m’avait vu, la tête en sang.

 

 

Chapitre 4: L’hôpital

 

        Quand je me réveillai, une lumière blanche m’éblouit. Autour de moi, je vis les visages pâles de François et de sa mère, le regard globuleux de Sébastien -mon frère, autrement dit Séb- et enfin ma grand-mère, qui était endormie sur un fauteuil au fond de la salle. Je me trouvais donc à l’hôpital, à en croire les lumières et les murs blancs. Juste au-dessus de moi, il y avait la tête ronde d’un infirmer, et une autre, plus fine, d’une infirmière.

        « Ah ! Tu te réveilles enfin ! Dit l’infirmer.

-Ho ! Mon pauvre Victor ! Si tu savais comme tu m’as fait peur ! Me dit Laurence. Tu étais… Tu avais… »

Et elle se jeta dans mes bras. Une douleur fulgurante transperça mon crâne. J’y portai mes mains, et je sentis une sorte de bandeau. Sous mon air interrogé, la ravissante infirmière m’expliqua:

« La mère de ton ami t’a apporté ici après que tu te sois évanoui. Elle a aussi appelé ta grand-mère, qui est arrivée avec ton frère il y a environ une heure. Ensuite, on t’a emmené en salle d’opération, où on t’a fait une dizaine de points de suture. Et enfin, on t’a ramené. »    

 

 

ATTENTAT A LA COURONNE (pièce écrite à 13 ans)

 

PERSONNAGES

 

Le roi Léon

La reine Blanche

 

LA COUR

 

Les voyous :

Louison, servante au château

Béatrice, paysanne, sœur de Franck

Geoffroy, paysan, cousin de Jean

Erec, chevalier corrompu

Jean, paysan, cousin de Geoffroy

Le peuple :

Franck, cuisinier, frère de Béatrice

Marthe, paysanne, femme de Yves

Frère Jacques, religieux

Yves, paysan, mari de Marthe

Jacqueline , servante au château

 

Ninon ,la femme de chambre de la reine

Octave ,le valet du roi

 

 

Scène 1

 

Le roi, la reine, la Cour au complet, Ninon, Octave

Cour du château

 

Le roi et la reine sont assis dans des chaises à porteurs posées sur un tapis rouge, ouvertes. La Cour est derrière une corde tenue par Ninon et Octave. La Cour fait dos au public, le couple royal lui fait face.

 

LE ROI :  Peuple ! Nous avons décidé, en notre qualité de roi, de vous rassembler ici, dans la cour de notre château, dans le but de vous faire part d’une décision que nous avons prise.

 

Le roi se lève, et vient se poster sur un marche-pieds que vient de lui installer Louison.

 

Nous avons donc décidé de mettre au point une ou deux nouvelles lois.

 

LA COUR : Quoi ? Encore ?

 

JEAN : Mais, messire, il y a trois jours déjà …

 

LE ROI : Suffit ! Finite ! Nous avons décidés de…

 

BEATRICE : Hou ! A bas les nouvelles lois !

 

LE ROI : Qu’on l’emmène ! Sortez-la de mon château !

 

BEATRICE : C’est ça ! Qui veut m’emmener ? Pas vous, messire ! Qui d’autre ?

 

LE ROI : Mais enfin, arrêtez-la ! Ninon ! Octave ! Et vous, frère Jacques ! Enfin ! Et bien, qu’attendez-vous ?

 

Personne ne bouge. Tout le monde regarde Béatrice, sans oser l’approcher.

 

LE ROI : Vous n’êtes que des lâches. Si c’est cela, comme nous ne voulons pas nous rabaisser à s’empoigner avec de simples paysans, nous reportons ce discours à la lune prochaine.

 

Le roi retourne dans sa chaise à porteur. Ninon referme les rideaux des deux chaises.

 

NOIR

 

Scène 2

 

Les voyous, Octave

Pendant le noir, les voyous complotent.

 

BEATRICE : Cela suffit ! J’en ai assez de tous les caprices du vieux Léon !

 

EREC : Peut-être, mais cela n’y changera rien ! La lune prochaine, il annoncera ses nouvelles lois, quoi qu’on y fasse !

 

BEATRICE : Sauf si le roi n’est plus là pour nous dicter notre conduite !

 

JEAN : Que veux-tu dire ?

 

LOUISON : Ce qu’elle veut dire, c’est que le roi va mourir « subitement » d’ici là !

 

GEOFFROY : Mais…Comment ?

 

EREC : Nous verrons ce détail au moment opportun !

 

LOUISON : C’est quand même important !

 

BEATRICE : Elle a raison... Ce n’est quand même pas négligeable !

 

GEOFFROY : Si on prenait sa femme en otage, qu’on la coupait en rondelles et qu’on…

 

JEAN, le coupant : J’ai mieux ! Louison pourrait glisser un peu de cyanure dans la tarte tatin du matin !

 

TOUS : Oui !!! C’est …

 

OCTAVE, fait irruption dans la salle, une lanterne à la main : Quel est ce bruit ? Il y a à faire au château, Louison, la reine a la colique, venez nettoyer !

 

Louison suit Octave. Les autres la regardent partir.

 

NOIR

 

 

CIEL (écrit à 15 ans)

 

Le ciel s’était éclairci. La pluie avait cessé, et bien que le Soleil soit encore timide,  une douce chaleur baignait la forêt en ce matin de juin. Un bruissement de feuille, un craquement de brindille, indiquaient une présence…

Alban Jugnon courait depuis au moins une demie-heure quand la pluie avait commencé à tomber. Quand il était sorti de chez lui, alors qu’il n’était que 6h30 du matin, le temps était au beau fixe. Il était parti en direction du bois, était passé devant le haras des Grands Aulnes, puis avait suivi le chemin jusqu’à la cabane. La cabane, il l’avait construite alors qu’il n’avait que 7 ou 8 ans, avec son père. Tous les matins, quand il séjournait chez ses grands-parents, il partait pour le bois,  dans le seul but de se retrouver avec lui-même. En grand rêveur, il ne songeait pas assez à son avenir, selon sa famille. Quand il était dans sa cabane, il passait des heures à dessiner. Il dessinait la vie, la mort, les animaux et les plantes, les pierres et les hommes.  Les hommes étaient sa source d’inspiration favorite, avec leurs humeurs, leurs peurs te leurs joies. Il n’avait jamais osé montrer ses œuvres à qui que ce soit. Seul son père, qui lui avait rendu visite à l’improviste il y a quelques années de cela, avait pu apprécier le travail de son fils. Et il avait juré de n’en parler à personne.

Alors que les gouttes d’eau qui tombaient sauvagement faisaient tinter en concert les feuilles des grands arbres, Alban, trempé jusqu’aux os, avait dégagé d’un coup de pied l’entrée du petit abris de bois. Bien qu’il fût très simple, celui-ci avait gardé son imperméabilité, mise à l’épreuve par les années qui passaient et le temps tellement pluvieux de la région.

Une petite réserve de crayons et de feutres trônait dans une boîte conserve rouillée, posée dans un coin. Une bougie à la mèche noircie reposait non loin de là, ainsi qu’une boîte d’allumette presque vide. Il y avait également un carnet de croquis dont les pages ondulaient sous l’effet de l’humidité.

Cela faisait un long moment qu’Alban n’était pas revenu en ces lieux, qui lui étaient pourtant si chers. Les vacances scolaires, jusque-là, n’avaient été pour lui que l’occasion de travailler, d’apprendre ses leçons et de faire ses devoirs. Ses parents, qui accordaient une grande importance à ses études, ne l’avaient autorisé à retourner chez ses grands-parents que le brevet des collèges passés. Cela faisait donc presque 1 an qu’il n’avait pas pris de vacances, au sens premier du terme. Il avait enchaîné les stages de remise à niveau, et cela avait miné une année de sa carrière artistique.

Bien qu’il soit trop humble pour le dire, le jeune garçon savait qu’il avait du talent, et il comptait bien faire de l’art son métier. Mais il ne se restreignait pas au dessin : en effet, depuis le plus jeune âge, il avait insisté auprès de ses parents  pour qu’ils l’inscrivent dans des cours de danse et de gymnastique, et il pratiquait la guitare et le saxophone avec beaucoup de passion. Il était très différent des garçons de son âge : il ne pratiquait pas de sport (d’ailleurs ses notes d’EPS étaient catastrophiques, au grand damne de sa mère, ancienne championne de France de karaté), il détestait courir                 après un ballon, et encore moins après une fille. Néanmoins, il avait toujours eu du succès auprès de la gente féminine : il avait des yeux gris, des cheveux bruns bouclés et était assez grand, ce qui lui valait chaque année une foule d’admiratrices. Il ne les repoussait pas toutes, et avait eu quelques petites histoires sans importance. Mais cela remontait à plusieurs années.

Cela faisait donc une heure, peut-être plus - Alban ne prenait jamais sa montre quand il partait à la cabane, car il détestait être pressé par l’heure quand il dessinait. Cela lui avait valu bien des remontrances, autant par ces parents que par ses grands-parents, mais ne s’y était jamais résolu - qu’il s’était assis par terre, qu’il avait allumé la bougie et qu’il avait pris un crayon et son carnet de croquis pour commencer à griffonner sur une nouvelle page. Il en était à ce moment à la coloration de son œuvre. Puis il tira sur la feuille pour l’arracher au carnet, la plia en quatre et la glissa dans sa poche. Il rangea le crayon dans la boîte conserve et  se baissa pour éteindre la bougie, qui avait diminué de moitié (il fallait qu’il pense à en prendre une autre le lendemain matin). Il enfila ses baskets, qu’il avait mises à sécher près de la faible flamme, et  sortit de son trou. Il en cacha l’entrée avec un tas de feuilles et de branches, et repartit en trottinant sur le chemin devenu boueux. La pluie avait cessé depuis un moment déjà, à en croire le bruit de l’eau qui tombait sur le toit de tôle de la cabane qui s’était lentement dissipé. L’air était doux, et l’adolescent put repartir tranquillement, en prenant soin de faire le moins de bruit possible pour ne pas déranger les éventuels animaux qui logeaient dans ces bois. 

 

 

 

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